Ainsi naquit le français,

Le 14 février 842, à Strasbourg, Louis le Germanique et Charles le Chauve, petits-fils de Charlemagne, se prêtent serment d’assistance mutuelle.

Ils sont tous les deux en guerre contre leur frère aîné Lothaire qui a hérité du titre d’empereur à la mort de leur père Louis le Pieux (dernier fils vivant de Charlemagne).

Louis le Germanique prononce son serment en langue romane (ancêtre du français) pour être compris des soldats de Charles le chauve….qui fait de même en langue tudesque (ancêtre de l’allemand).

Si, pendant le haut moyen âge (Ve-Xe siècle), les écrits sont toujours en latin, langue officielle de l’Eglise et du pouvoir, les habitants de l’empire de charlemagne emploient, eux, à l’oral, différents idiomes qu’ils habitent d’un côté ou de l’autre de la Meuse.

Les serments de Strasbourg sont donc remarquables parce qu’ils constituent les plus anciens textes français et allemand conservés. Pour la première fois dans l’histoire, ils témoignent officiellement de la naissance à l’écrit de ces deux langues dite vulgaires par une reproduction fidèle des langues parlées.

Mais ces « serments » vont également et surtout signifier la constitution de deux blocs : le Regnum (royaume de France) et l’Imperium (saint empire romain germanique d’où émergera l’Allemagne des siècles plus tard).

Car jusqu’à cette date, nous faisons histoire commune avec nos voisins allemands. Si vous ouvrez un livre d’Histoire outre-Rhin, vous verrez que Clovis ou Charlemagne sont pour eux des monarques….allemands!

En 843, un an après les serments de Strasbourg, par le traité de Verdun qui scellera le partage de l’empire carolingien entre les frères, on assistera à la création géographique de ces deux blocs.

2 territoires, 2 langues, la France et l’Allemagne sont nées et feront désormais … Histoire séparée.