Bloody Sunday
Le dimanche 30 janvier 1972, à Derry en Irlande du Nord, ce que devait être une marche pacifiste se termina en un massacre d’innocents.
13 manifestants tombèrent sous les balles de l’armée britannique, 1 autre décèdera à l’hôpital suite aux blessures reçues par ces mêmes balles.
Au départ, la NICRA (association des droits civiques d’Irlande du Nord) organise cette manifestation pour prôner l’égalité des droits entre protestants et catholiques. Malgré le dialogue de l’association avec les autorités de « l’union Jack » et ses tentatives de négociation avec les forces de l’ordre britanniques, la manifestation pourtant proclamée pacifiste est déclarée illégale par les autorités anglaises.
Cette manifestation se déroule donc sous haute-surveillance, et pour « contrôler » les 10.000 manifestants, il y a les forces de police et, fait inhabituel pour une marche de ce genre, des parachutistes de l’armée anglaise.
A 15h30, sans qu’il n’y ait véritablement de débordements, l’armée ouvre le feu et tire à balles réelles sur le cortège. Résultat 15 minutes plus tard : 13 morts et 28 blessés dont 1 succombera à l’hôpital 2 jours plus tard.
2 versions des évènements :
- Selon les britanniques : l’armée a répondu à des tirs de manifestants de l’IRA.
- Selon les manifestants : l’armée a délibérément tiré sur une foule désarmée
L’enquête vite menée sur place par le gouvernement conclura à la première version alors qu’aucune arme ni trace d’explosifs n’a été retrouvé sur les lieux du drame. Ce jugement sera toujours bien entendu contesté et aura pour conséquence le renforcement de l’IRA et la multiplication des attentats pendant plus de 20 ans.
Il faut attendre 26 ans, le 29 janvier 1998, pour que Tony Blair rouvre une enquête sur cette triste journée, inscrite dans l’Histoire sous le nom de Bloody Sunday (dimanche sanglant).
Entre temps, plusieurs artistes s’inspireront de ce fait divers tragique en y dénonçant la culpabilité de l’armée anglaise : John Lennon, les Wings et bien entendu U2 et leur mémorable « Bloody Sunday ».
(Pour les fans cliquez sur ce lien : http://www.youtube.com/watch?v=B4ZOaELWMqY&feature=related )
Mais c’est seulement en juin 2010, que le verdict est prononcé et inversé. La responsabilité de l’armée fut reconnue et le gouvernement, par le nouveau premier ministre David Cameron, présenta ses excuses.
Aujourd’hui, dans notre beau pays, quand nous lisons ou quand nous entendons des politiques, des journalistes ou des analystes de tous bords s’exprimer sur les évènements qui secouent actuellement la Tunisie ou l’Egypte et réagir (après coup bien entendu, c’est plus facile !) sur ces dictatures qui sévissent là-bas et qui briment le peuple, n’oublions jamais que ce fut pourtant dans un de nos bons pays démocratiques que l’armée, un dimanche de janvier 1972, tira délibérément sur des marcheurs désarmés et pacifistes. N’oublions jamais cela.