« J’irai à Paris…ou je mangerai mes bottes »

Publié le par Gévé

C’est ce que déclare le duc de Cumberland  le 11 mai 1745 en Belgique, non loin de Tournai, près du village de Fontenoy.

Il est 7h00 du matin, les brumes matinales commencent à se dissiper.

Deux armées de 50.000 hommes se font face.

L’une, Française, est commandée par le maréchal de saxe, l’autre, une coalition d’Anglais, de Hollandais et d’Autrichiens est dirigée donc par le duc de Cumberland.

Les belligérants s’affrontent dans le cadre de ce qu’on appelle « la guerre de succession d’Autriche ».bataille-de-fontenoy-2.jpg Les premières lignes de fantassins ne sont plus séparées que de cinquante pas.

Lord Charles Hay, à la tête des colonnes anglaises s’écrit alors en direction des troupes françaises :

 

-          « Messieurs les Français, tirez les premiers ! »

 

-          « Nous n’en ferons rien. Après vous, messieurs les Anglais ! »

 

Répondit alors son adversaire, le comte d’Auteroche.

 

Les Anglais firent donc feu les premiers mais en cette fin d’après-midi du 11 mai, ce sont les Français qui ressortirent victorieux de cette bataille. On n’a jamais su si le duc de Cumberland tint sa promesse !

Cet épisode a fortement contribué à rendre célèbre la bataille de Fontenoy. C’est l’apogée  de ce que l’on nomma « la guerre en dentelles ».

Pourtant il ne faut pas y voir de la courtoisie dans ces échanges. Bien au contraire.

En effet à cette époque, le camp qui tire le premier est désavantagé car il faut plus d’une minute pour ensuite recharger le fusil et les lignes adverses ont le temps de courir et de tirer à bout portant contre les fantassins qui n’ont plus à ce moment-là que leur baïonnette pour se battre !

 

Toutefois, outre cette anecdote, la bataille de Fontenoy est, pour la France, certainement la plus célèbre du XVIIIe siècle et la dernière grande victoire française de l’ancien régime.

 En plus elle rend honneur au génie militaire du maréchal de saxe et au roi Louis XV qui était présent, avec son fils, sur le champ de bataille et qui a contribué à donner du courage aux soldats français.bataille-de-fontenoy.jpg Résultat, moins de 5000 morts côté français contre près de 10.000 côté coalisés et plus de 12.000 blessés au total.

 

Au soir du 11 mai 1745, le bilan de pertes humaines de Fontenoy est donc terrible. On est loin de cette « guerre en dentelles » dont auraient témoigné les politesses échangées le matin même par les officiers anglais et français.

Cette réalité de la guerre ne laisse toutefois pas Louis XV indifférent.

Ce soir-là, il parcourt le théâtre des affrontements en compagnie de son fils, le dauphin âgé alors de 15 ans. Et alors que ce dernier exprime sa joie devant les cadavres ennemis qui recouvrent le sol, le roi de France lui rappelle, en exprimant de fait une des citations les plus belles et les plus vraies de notre histoire:

 

-          « Voyez ce que coûte une victoire. Le sang de nos ennemis est toujours le sang des hommes. La vraie gloire, c’est de l’épargner. »

Publié dans Evènements

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