La mer les « voulut » tous

Publié le par Gévé

Ceux qui me connaissent (très) bien savent que je n’ai jamais été en Corse. Ils me le reprochent. Mais ils savent également que je ne suis pas le dernier à vanter les qualités de l’ « île de beauté ».

Alors, une fois n’est pas coutume, pour leur faire plaisir, aujourd’hui  je souhaite relater un évènement qui s’est donc passé en Corse, peu connu des « continentaux » mais qui eut pourtant un grand retentissement à l’époque. C’était le 15 février 1855.

 

Un des plus beaux endroits de l’île est sans conteste les bouches de Bonifacio.  Ce « détroit » qui sépare la Corse de la Sardaigne offre en effet de magnifiques panoramas avec notamment au milieu, sauvages et belles, tels des cailloux posés sur les eaux turquoises, les magnifiques îles Lavezzi.A6123D7CF752DB5887303392696A

 

Mais ces bouches sont également très connues et redoutées par tous les marins du monde. C’est une zone infestée de rochers et de brisants qui pardonnent rarement les erreurs de navigation, surtout par grands temps.

 

Et justement, ce 15 février 1855, la tempête fait rage au-dessus de la Méditerranée.

La frégate « La Sémillante », un magnifique trois-mâts a quitté Toulon peu auparavant pour se rendre en Crimée où la guerre (entre l’empire russe et une coalition franco-anglo-ottomane) fait rage.

Le navire de guerre, équipé de près de 300 marins, a embarqué des renforts humains (400  soldats) et plus de 400 tonnes de matériels.

La route la plus directe pour se rendre en mer Egée depuis Toulon est de longer la Corse et la Sardaigne par la côte Ouest, mais devant les éléments déchaînés, le commandant de « La Sémillante », le commandant Jugan, décide alors d’emprunter les bouches de Bonifacio pour rejoindre la mer Tyrrhénienne, et ainsi s’abriter des vents violents en contournant la Sardaigne par la côte Est.

semillante2A midi, la frégate arrive près de l’archipel des Lavezzi, et poussée par des violentes bourrasques, elle se fracasse dans un bruit épouvantable.

Le choc est terrible et la panique à bord est indescriptible.

Ceux qui ne sont pas morts broyés sur le coup, sont emportés et rejetés contre les rochers ou sont submergés et noyés par des vagues gigantesques.

 

Sur les 700 âmes qui se trouvaient à bord, Il n’y aura aucun survivant.

 

C’est à ce jour, la plus grande catastrophe maritime survenue en mer Méditerranée.

 

Publié dans Evènements

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article