Le sacre du « Vert-galant *»
« Vive le roi ! »
Nous sommes le 27 février 1594, par trois fois, ces cris d’allégresse retentissent dans la cathédrale de Chartres. Henri IV vient d’y être sacré roi de France.Le premier août 1589, à la veille de sa mort, le roi Henri III, agonisant suite aux blessures que vient de lui infliger un moine fanatique, Jacques Clément, désigne, n’ayant point de descendance, son cousin et beau-frère Henri de Navarre comme successeur à la couronne de France.
C’est la fin de la dynastie des Valois et le début de celle des Bourbons.
Mais au fait, pourquoi Henri IV attend-il près de 5 ans pour se faire sacrer ?
Eh bien, tout simplement parce qu’en 1589, les ¾ du territoire français, de confession catholique, refusent de le reconnaître, lui le chef suprême des protestants, comme leur roi.
Celui-ci devra donc « conquérir son royaume » pour légitimer sa couronne.
C’est une véritable guerre civile qui commence alors.
Henri IV remporte les batailles d’Arques (septembre 1589) et d’Ivry (mars 1590). Son armée était pourtant 2 fois moins nombreuse que celle des catholiques mais il aura su « rallier (ses hommes) à son panache blanc qu’(ils trouveront) toujours au chemin de l’honneur et de la victoire ».
Mais pour définitivement achever l’unité du royaume, le roi va se convertir au catholicisme le 25 juillet 1593 ce qui lui ouvrira en mars 1594 les portes de Paris, car « Paris vaut bien une messe ».
Toutefois, en février 1594, Paris et la Champagne sont encore hostiles au navarrais.
C’est pourquoi, pour l’unique fois dans l’histoire de France, le sacre du roi ne se fera pas à Reims mais à Chartres.
Mais force est de reconnaître que ce 27 février 1594, dans la cathédrale de Chartres, comme dans une grande partie du royaume de France… et de Navarre (« dot » du Béarnais à la couronne), c’est tout de même le triomphe du « bon roi Henri » qui met ainsi fin aux guerres de religions qui ont ravagé la France du XVIe siècle et qui débouchera sur l’édit de Nantes en avril 1598 permettant la coexistence légale de deux religions dans le royaume, fait unique en Europe à cette époque !*surnom donné à Henri IV pour sa « vigueur » auprès des femmes