« Nous le jurons »
« Encore un événement lié à la Révolution Française ! » vont se dire certains.
Et oui. Désolé. Mais c’est quand même, qu’on aime ou pas, une période importante et charnière de notre histoire et, pas de chance pour ceux qui n’aiment pas, c’est la période que je préfère.
Donc aujourd’hui, c’est un nouvel épisode de cette époque qui va être relaté (et il est plus que probable que ce ne soit pas le dernier !)
Vous n’avez pas oublié : Le 17 juin 1789, les députés du tiers état se déclarent « assemblée nationale » (cf article du 17/06 « je déclare l’assemblée ouverte »).
Voyant que la situation commence à lui échapper, le roi Louis XVI, (mal) conseillé par ses proches, décide d’ajourner les séances des états généraux et fait fermer la salle des « Menus Plaisirs » où ils se réunissent.
Trois jours plus tard, médusés de trouver les portes closes, les représentants de « la nation assemblée » se dirigent alors vers le quartier saint Louis et investissent une salle de jeu de paume pour s’y réunir
Et c’est dans ce cadre pauvre et improvisé que, le 20 juin 1789, le désarroi de ces hommes déçus d’avoir trouvé porte close pour leurs séances va se métamorphoser en scène historique et fondatrice de la nation française passée à la postérité sous l’appellation du Serment du jeu de paume.
Sous la présidence de Bailly, député de paris, ces hommes vont jurer :
- « Nous, membres de cette assemblée, prêtons à l’instant serment de ne jamais nous séparer tant que la constitution du royaume ne sera pas établie et affermie sur des fondements solides »
Tous signent, sauf un (un certain Martin-Dauch).
Ce 20 juin, il n’est pas exagéré de dire que tous ces hommes, réunis en nation assemblée, « ont franchi le Rubicon », se dressant ouvertement contre l’autorité royale en formulant la volonté d’établir une constitution, comme il en existe en Angleterre, pour obtenir ainsi la séparation des pouvoirs, garant du bon équilibre d’une nation.
La révolution est réellement lancée.
L’ancien régime va vivre ses derniers jours.
Bien entendu, à ce moment-là, rien n’est joué quant à l’avenir de cette « révolution des légistes » et il faudra ni plus ni moins l’entrée en action des masses populaires parisiennes le 14 juillet pour contrer toute tentative de reprise en main du pouvoir royal.
Alors évidemment, ce Serment du jeu de paume fut encore loin d’annoncer la république.
Mais en abaissant l’autorité royale, ce groupe d’hommes représentants de la Nation, se fit porte-parole du peuple pour établir une constitution d’un nouveau régime portant en lui les gènes de la démocratie moderne.
