Oh, m…. alors !
Le 29 janvier 1842, le baron Pierre-Jacques-Etienne Cambronne meurt à Nantes, sa ville natale à l’âge de 72 ans.
On aime généralement l’Histoire grâce en partie aux citations, mots célèbres, devises prononcées par ceux ou celles qui ont jalonné tous les moments forts de notre Histoire. Toutes ces phrases sont inscrites dans notre mémoire collective. Si bien que les actions semblent parfois n’avoir été accomplies que pour le plaisir des mots.
Avec Cambronne on est servi ! Il est en effet l’auteur de 2 des plus célèbres citations, et ce, à quelques secondes d’intervalles.
18 Juin 1815, 11h00, le général Cambronne, fidèle de l’empereur, dirige la garde impériale à Waterloo.
Napoléon se trouve face à Wellington et ses anglais. Il est inférieur en nombre et il épuise son armée contre eux. Mais si ses troupes tiennent encore, elles recevront le renfort de Grouchy et ses soldats qui doivent, après avoir contenu les prussiens, arriver d’un moment à l’autre.
17h00. Hélas pour l’empereur (et surtout pour ses grognards), c’est Blücher et l’armée prussienne qui arrivent sur le flanc droit.
Napoléon tente son va-tout et engage sa garde impériale contre les lignes anglaises. Mais c’est l’échec et la débandade de l’armée française.
Alors pour protéger la retraite, la vieille garde commandée par Cambronne se forme en carrés et tente de résister le plus longtemps possible face à l’ennemi anglais.
Au crépuscule, il ne reste plus qu’un seul carré de la garde impériale. Le général anglais Colville s’écrit alors :
« Braves français, rendez-vous »
Cambronne aura alors cette réponse devenue célèbre :
« La garde meurt et ne se rend pas »
Colville insiste. Cambronne répondra alors avec une énergie soldatesque ce qui est connu aujourd’hui comme le « mot de Cambronne » :
« Merde ! »
Et toute la vielle garde mourra sous le feu nourri de l’ennemi britannique. Toute ? Non, pas toute. Cambronne sera lui retrouvé blessé et sera soigné par les anglais qui reconnurent leur admiration face à la détermination et au courage du général français.
Alors merci à Cambronne pour cette phrase et pour ce mot passés désormais à la postérité. Il a très largement contribué à rendre encore plus croustillant cet épisode important de notre histoire nationale.
Pour conclure dans le croustillant, justement, je ne résiste pas à citer une autre phrase célèbre, plus contemporaine mais toute aussi savoureuse, faite par le grand artiste que fut Jean Yanne et qui se rapporte bien entendu au fameux mot de notre bon général :
« Cambronne ne mâchait pas ses mots. Heureusement pour lui. »