Quilombo dos Palmares

Le 5 février 1694, l’armée portugaise aidée de mercenaires sonne le tocsin de la « république de Palmares » en écrasant la plupart de ses habitants.

Au Brésil, au temps de l’esclavage, des esclaves noirs en fuite se réunissaient pour former des communautés que l’on nomme quilombo.

Le plus célèbre quilombo est sans conteste celui de Palmares. Cet endroit est situé au Brésil, dans le Nordeste, dans l’état actuel d’Alagoas (au sud de Recife). A plus d’une centaines de kilomètres de la côte, dans la forêt, il était très difficile d’accès.

  Les « nègres marrons », comme on nommait alors ces esclaves noirs échappés, y ont en effet organisé avec des indiens et des blancs marginaux (soldats déserteurs, colon sans terre…) une société libre, la « république de Palmares », pendant plus de 70 ans tout en résistant à l’occupant portugais qui tenta maintes fois de les déloger.

Cette « république communautaire» a défendu sa liberté et est devenu le refuge de plus de 40.000 esclaves. Ces habitants, les quilombolas, y ont vécu et travaillé ensemble, ils y ont consolidé leurs propres valeurs. Ils pratiquaient la multiculture : manioc, maïs, riz, Haricots… jugés pas assez rentables par les portugais qui ont privilégié la canne à sucre, plus lucrative certes mais qui a eu pour effet d’appauvrir la quasi-totalité des terres cultivées, alors que celles de Palmares sont, encore aujourd’hui, parmi les terres les plus fertiles !

 

A partir de 1680, l’armée portugaise se fait plus pressante et la communauté de Palmares doit organiser sa défense. Un dénommé Zumbi est nommé grand chef pour la défense du quilombo.

Lui et tous les quilombolas résistent vaillamment et refusent toute soumission aux portugais.

Mais le 5 février 1694, l’armée portugaise aidée de mercenaires locaux parvient enfin jusqu’à Palmares. L’affrontement est terrible et les quilombolas sont acculés au bord d’un précipice.

Pour échapper à l’envahisseur, plusieurs centaines d’entre eux se jettent des falaises. Ceux qui en échappent tentent de trouver refuge dans la forêt, mais sans succès, ils sont poursuivis et sont égorgés.

Les rares survivants sont emmenés en esclavage et Zumbi est emprisonné. Le 20 novembre 1695, alors qu’il tente de s’enfuir, il est abattu.

Ainsi s’achève dans un bain de sang, la « république de Palmares ».

Ce fut la plus célèbre, la plus organisée et la plus durable des communautés créé par des hommes et des femmes qui un jour fuirent le servage pour vivre en autonomie, pour vivre libre.