Y’a d’la joie
Le 3 mai 1936, le front populaire remporte les élections législatives. Pour la première fois dans l’histoire de la république, le gouvernement sera dirigé par des socialistes.
En effet le Front populaire est une coalition de partis de gauche : la SFIO (« ancêtre du PS »), le parti radical-socialiste et le Parti Communiste Français (PCF).
Léon Blum est le grand artisan de cette victoire et il est le premier président du conseil (sorte de premier ministre sous la IIIe république) de ce gouvernement.
La défaite en 1940 face à l’Allemagne a raison du front populaire en même temps que de la 3e république.
L’état français de Vichy le remplace.
Si l’on excepte la dernière année (de 1939 à 1940) où la France fut en guerre, le gouvernement du front populaire n’aura réellement duré que 3 années.
Et en seulement 3 ans, et ce malgré une conjoncture extrêmement défavorable (crise économique et sociale importante, montée des violences extrémistes, politique étrangère complexe : nazisme en Allemagne, fascisme en Italie, guerre civile en Espagne), ses réformes sociales importantes auront marqué la France.
Encore aujourd’hui, le front populaire reste une référence absolue dans la mémoire collective de nos concitoyens qu’ils soient de gauche ou de droite.
Je ne développerai pas ici toutes les réformes mises en œuvre par le front populaire mais je citerais en vrac les plus importantes comme la création de la SNCF, la hausse de salaire de 12% en moyenne, l’établissement des conventions collectives, l ‘allocation chômage, la création de l’ONIB (office national interprofessionnel du blé) qui soutient les prix payés aux agriculteurs, la scolarité obligatoire portée à 14 ans, les passerelles multipliées entre l’école et le lycée, l’accès à la culture facilité avec la création de tarifs réduits dans les musées …
Je m’arrêterai juste sur les 2 voire 3 réformes qui me touchent de près mais que surtout chaque français considère comme les acquis sociaux majeurs du XXe siècle et ce pourquoi tous, qu’ils veuillent bien l’admettre ou pas, gardent le front populaire dans leur mémoire :
L’instauration des congés payés et la semaine à 40h00 au lieu de 48h00.
J’ajouterai à cela l’initiative de Léo Lagrange (ministre d’état aux sports et aux loisirs) qui met en place les billets de trains réduits à 50% pour tous les salariés pour leurs congés annuels.
A partir de 1936, les vacances et les week-ends ne seront donc plus réservés à une élite ou du moins à certaines catégories socio-professionnelles.
Désormais chaque français aura la possibilité de pouvoir partir en vacances.
Le tourisme va dès lors devenir une activité montante jusqu’à devenir un secteur majeur de notre économie.
En 1949, la compagnie Fer, Route, Air et Mer est créée. FRAM sera le premier organisateur de voyages à bas prix.
Gérard blitz lancera en 1950 le fameux « Club Méditerranée » que Gilbert Trigano popularisera dans les années 60. Les vacances ne sont plus dédiées au repos mais ouvertes aux activités sportives et festives.
En 1967, ouverture par Jacques Maillot de la première boutique « Nouvelles frontières » dans Paris. NF va permettre dans les années 70 à de plus en plus de monde de voyager « hors des frontières » de la France.
Francis Reversé lance un concept inédit en 1997 : Dégriftour. Il propose des voyages soldés achetables uniquement sur minitel puis sur internet.
Au début du XXIe siècle, grâce notamment à l’accélérateur internet, le voyage est totalement démocratisé.
Aujourd’hui plus de 40 millions de français partent en vacances chaque année, soit plus des 2/3 de la population.
Et près de 600 000 vivent de cette activité économique.
Rien que pour cela je dis doublement merci à monsieur Léon Blum et au Front Populaire.