Le génial "réinventeur"

Publié le par Gévé

Le 3 février 1468 meurt à Mayence, dans cette ville qui l’a vu naître vers 1400, un certain Johannes Gensfleisch, plus connu sous le nom de Gutenberg.

 

Ce jour-là, il lègue l’imprimerie à l’humanité.

 

johannes_gutenberg.jpgBien qu’il soit reconnu comme l’inventeur de l’imprimerie, il serait plus juste de dire qu’il a réinventé l’imprimerie car tout ce qui ce qui fait sa définition - gravure reproductible et caractères mobiles en plomb – a déjà été découvert par les chinois et les coréens plusieurs siècles avant, sans toutefois déboucher sur un développement industriel.

Néanmoins, Gutenberg va développer et populariser cette technique qui sera un événement majeur de la renaissance et certainement une des plus grandes révolutions depuis l’apparition de l’écriture.

 

Au début du Moyen Age, les livres étaient fabriqués un par un dans des monastères spécialisés (Comme on en voit dans le film de J.J. Annaud, Le nom de la rose).

Puis à partir des années 1200, ce sont les ateliers installés près des universités nouvellement fondées qui reprennent cette activité.

Des copistes recopiaient des textes à la plume sur du papier ou du parchemin puis les revendaient évidemment à prix d’or si bien que seuls le haut clergé, les nobles ou les riches bourgeois pouvaient se procurer ce qu’on appelait alors, les manuscrits.

 

Mais au XVe siècle, les besoins de lecture et d’apprentissage augmentent avec le nombre croissant d’étudiants et d’érudits. La demande en copie manuscrite ne peut plus être satisfaite.

 

Avec son associé Johann Fust, Gutenberg fonde en 1450 à Mayence le premier atelier de typographie. Gutenberg Bible

Le premier livre qu’il imprime en 1455 est  la Bible dite « à quarante-deux lignes » ou Bible Gutenberg. Il en fera 180 exemplaires dont 48 ont été conservés jusqu’à aujourd’hui (ce premier ouvrage imprimé de l’histoire est aujourd’hui un des livres les plus chers au monde. Le prix d’un exemplaire de la Bible Gutenberg atteint environ 10 millions de dollars).

 

Viendront ensuite beaucoup d’autres œuvres et le procédé de typographie de Gutenberg va se diffuser comme une trainée de poudre dans toute l’Europe si bien qu’on estime, à peine 50 ans plus tard en 1500, à 30.000 le nombre d’éditions imprimées pour plus de 20 millions d’exemplaires!

 

Les conséquences de l’imprimerie sont immenses.

 La pratique de la lecture est facilité par l’accès plus abordable aux livres mais elle devient également plus aisée parce que les imprimeurs aèrent les textes, séparent les lettres et les mots, ont recours à la ponctuation.

Et bien sûr, l’instruction et l’esprit critique se propagent à grande vitesse grâce à l’accès direct aux textes antiques ou bibliques pour de plus en plus de personnes  qui ne sont plus obligés de s’en tenir aux versions et traductions orales d’une minorité d’érudits ou d’ecclésiastiques.

 

Cette révolution qui balaya l’Europe moyenâgeuse à la fin du XVe siècle n’est évidemment pas sans rappeler celle qui allait changer notre monde 500 ans plus tard : Internet.

Publié dans Personnalités

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