L'homme qui prend la Mer

Publié le par Gévé

monde du silence« À cinquante mètres de la surface, des hommes tournent un film. Munis de scaphandres autonomes à air comprimé, ils sont délivrés de la pesanteur. Ils évoluent librement».

 

Ainsi commence « Le Monde du Silence », film réalisé par le commandant Cousteau aidé d’un tout jeune assistant, Louis Malle et présenté en public le 8 février 1956.

 

Ces mots résument bien l’essence du documentaire qui, pour l’époque, constituait les premières images couleurs sous-marines existantes de la Méditerranée, de la mer Rouge et de l’océan Indien.

 

A bord de la célèbre Calypso, Cousteau et son équipe révolutionnent l’océanographie en utilisant des nouvelles techniques de plongées ou du nouveau matériel pour filmer.

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D’un point de vue cinématographique, « le Monde du Silence » exploite à merveille les vertus de fluidité des mouvements ainsi que la perception des couleurs que la faune et la flore sous-marines offrent au spectateur émerveillé devant cette poésie musicale et visuelle. 

A sa sortie en salle, il enchanta autant le grand public (près de 5 millions d’entrées – record pour un film documentaire) que le monde professionnel qui récompensa le film d’une palme d’or à Cannes ainsi qu’un oscar à Hollywood (il faudra attendre 2004 avec Michael Moore et son Fahrenheit 9/11 pour qu’un autre documentaire ne reçoive ces distinctions).  

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Si nous regardons cette œuvre avec « nos yeux d’aujourd’hui », avec la conscience écologique que nous avons acquise, nous risquerions d’être choqués par des séquences qui montrent des pratiques d’une cruauté insoutenable : massacre de requins en guise de défoulement, pêche à la dynamite pour recenser les espèces?!, lacération de cachalots, humiliation de tortues, destruction du corail… Rappelons-nous que Cousteau fut d’abord un explorateur avant de devenir dans les années 70/80, un défenseur de la vie marine.

 

C’est pourquoi il est recommandé d’éviter de montrer le film aux jeunes enfants.

Mais pour nous, adultes responsables, il nous faut voir et surtout comprendre « le monde du silence » comme un témoignage du passé qui nous montre l’évolution de notre conscience depuis les années 50 et qui nous rappelle, notamment à la vision de films-documentaires d’aujourd’hui comme par exemple Océans de J.Perrin, qu’il reste, malheureusement, encore beaucoup de chemin à faire

 

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Publié dans Evènements

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