Trop « Bling-bling » Nicolas ?

Publié le par Gévé

Oui je sais que ça fait immédiatement penser à notre bien heureux pensionnaire de l’Elysée. Mais ce n’est pas lui. Car sinon, d’une part,  j’aurais mis la forme affirmative - voire exclamative - et non interrogative en titre. Et d’autre part, j’aurais eu un jour d’avance (il est né le 28/1/55) !

Non, avec ce titre volontairement ambigu, je veux évoquer Nicolas Fouquet.m502004 95de3522 p 

Né le 27 janvier 1615, ce fidèle de Mazarin, devient à la mort de ce dernier, l’homme le plus puissant du royaume dirigé alors par le jeune Louis XIV. Surintendant des finances, il profite de ce poste pour se forger une fortune colossale.

Il fait bâtir son château à Vaux (n’ayant pas hésité pour cela à faire raser 3 villages) en se payant Le Vau à la construction, Le Nôtre pour les jardins et Le Brun pour les peintures (excusez du peu!). Il acquiert Belle-Île en Bretagne qu’il fait fortifier (se bâtissant ainsi une place de sûreté en cas de « problème »!) ainsi que l’île de Sainte-Lucie aux Antilles.

Mais la haine de Colbert, nouveau fonctionnaire de Louis XIV, envers lui et surtout la méfiance du Roi lui-même vis à vis de son ministre un peu trop riche et puissant à son goût vont entraîner la perte de Fouquet.chateau-01

 

Et sa chute sera sans conteste accélérée le 17 août 1661, lors de la magnifique fête qu’il donne dans son château neuf et flamboyant de Vaux-le-Vicomte :

 

·         6000 convives dont le Roi en invité d’honneur

·         30 buffets dressés, 400 plats préparés par Vatel

·         Couverts en argent excepté la table du Roi où ils seront en or massif

·         Après le repas, divertissements dans les jardins avec 1200 jets d’eau et des concerts de musique classique

·         Divers jeux, loteries (où tous les numéros sont gagnants!)

·         Comédie jouée par Molière et sa troupe : « Les Fâcheux ».

·         Et  un somptueux feu d’artifice pour couronner le tout

Tant de luxes ostentatoires n’ont fait qu’irriter et vexer Louis XIV. On ne fait pas de l’ombre au Roi Soleil, d’autant plus que la goutte qui fît déborder le vase, fut la visite guidée des appartements privés de Vaux.  Lorsque Fouquet y fit entrer le monarque, celui-ci vit un portrait accroché de Louise de la Vallière….alors favorite de Louis XIV.

C’en est trop. Si le roi se retient de le faire arrêter sur le champ (c’est Anne d’Autriche, la reine mère, qui l’en dissuade), il le fera quelques jours plus tard.

Fouquet, après 3 ans de procès, sera condamné au bannissement perpétuel transformé par le Roi lui-même (qui souhaitait la peine de mort en premier lieu) en réclusion à perpétuité. Il mourra emprisonné à Pignerol 19 plus tard, en 1680 à l’âge de 65 ans.

Son ami, Jean de la Fontaine, a écrit dans la fable - bien nommée! -  « les Deux Coqs » :

« La fortune se plaît à faire de ces coups ;

Tout vainqueur insolent à sa perte travaille.

Défions-nous du sort, et prenons garde à nous,

Après le gain d’une bataille. »

 

Morale qui convient bien au malheureux Fouquet,

et dont certain devrait y méditer. 

Je voudrais cependant terminer ce 27 janvier, journée de la mémoire de l’holocauste et de la prévention des crimes contre l’humanité par un recueillement pour ne surtout pas oublier ce que peut être la barbarie humaine.

Publié dans Personnalités

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L
<br /> Et bien ça rappelle des choses bien contemporaines tout ce<br /> faste !!! ;-)<br /> <br /> <br />
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G
<br /> <br /> Exactement, mais avec des rolex et des ray-bans en plus ! :-)<br /> <br /> <br /> <br />